François Duval décroche sa première victoire pour six dixièmes !
Deux cents quarante-deux voitures se sont élancées samedi matin, sous un petit crachin, pour la 55e édition des Legend Boucles de Spa.
Un rallye qui démarrait mal avec la neutralisation de la première RT de Wanne puis l’annulation du deuxième secteur de Basse-Bodeux après le passage de 7 concurrents suite à l’intervention de l’ambulance pour secourir un spectateur victime d’une crise cardiaque. Au même moment, la Citroën du vice-champion du monde Mikko Hirvonen renonçait avec une fuite d’essence déclenchant un spectaculaire incendie.
Le premier d’une longue série d’abandons décimant assez vite le peloton. On perdait ainsi consécutivement la VW Golf de Keving Abbring (boîte RT3), l’Audi Quattro de Bruno Thiry (direction assistée RT5), l’Opel de Marc Timmers (boîte RT7), la Citroën Visa d’Yves Matton (moteur, RT10), l’Opel Ascona de P-G- Andersson (boîte RT10) et l’Audi Quattro d’André Lotterer (fuite d’essence et touchette) brillant troisième en début de course.
Pas plus de chance pour le héros local Thierry Neuville. Déjà victime d’un bris de bobine dès la première RT, notre ambassadeur menait l’épreuve l’espace de deux RT avant le bris du disque d’embrayage de sa Ford Escort. Le duel avec François Duval n’aura donc duré que trois spéciales. Dès l’arrivée de la Clémentine (RT7), François Duval s’installait aux commandes de la course.
Le pilote de Cul-des-Sarts allait mener assez facilement jusqu’à la tombée de la nuit. Mais après la correction d’un de ses premiers chronos et avec le retour de la glace, la Porsche de Bernard Munster revenait à grandes enjambées. A un peu plus de deux points au départ de l’ultime chrono de Stoumont, « Big Bernie » coupait le brouillard au couteau pour signer l’ultime scratch. Mais le pilote BMA échouait finalement à 63 centièmes de points d’un « Dudu » aux anges. Contraint à l’abandon lors des deux dernières éditions alors qu’il menait l’épreuve, le pilote de l’Escort Gordon de Christophe Jacob a enfin vaincu le signe indien et accroché, pour la première fois, son nom au palmarès d’un des plus prestigieux rallyes belges.
« On est souvent passés près, cela faisait longtemps qu’on l’attendait celle-là, » s’exclamait François sur le podium final. « Dans la dernière, quand j’ai vu qu’il y avait du grip dans les deux premiers virages, j’ai attaqué. J’ai même rattrapé et dépassé Marc Duez. Une victoire comme celle-là, cela motive. Vous me reverrez peut-être à l’une ou l’autres occasions cette année. »
Deuxième, Bernard Munster aura eu le mérite de maintenir un suspense haletant jusqu’au bout.
« Quand vous vous êtes battus jusqu’au dernier mètre et que vous voyez l’écart final, vous ne pouvez qu’être déçu, » reconnaissait le double mètre. « Dans le dernier tronçon, j’ai demandé de pouvoir partir deux minutes après Mourgues. Malgré cela, je l’ai rattrapé juste avant un CP. On s’est arrêtés ensemble mais j’ai dû attendre derrière que le commissaire pointe sa carte avant la mienne. Quand on voit pour combien je perds… Je regrette aussi cette sortie dans Clémentine où je suis resté posé dans la neige. Les spectateurs ont dû me tirer de ce mauvais pas. Mais c’est la course. Je suppose que François a aussi eu quelques contretemps… »
Lauréat l’an dernier, Jean-Pierre Van de Wauwer (Lancia Beta Monte-Carlo) complétait le podium final avec un peu plus de 73 unités de pénalité. Le Verviétois devançait l’Escort de l’autre ancien vainqueur Stouf et l’Opel Manta du jeune Cédric Cherain.
Etonnant deuxième en début de journée pour son retour à la compétition avant d’écoper d’une centaine de points de pénalité suite à une petite « étourderies » de son équipier débutant, un Renaud Verreydt convaincant terminait finalement à une belle septième place, juste derrière l’Opel Manta 400 de Chris Van Woensel. De quoi ravir son copilote, le chanteur Jali, tout heureux de terminer son premier rallye. « Le métier de copilote est beaucoup plus difficile selon moi que celui de chanteur, » souriait le Bruxellois. « Quand vous ratez une note dans un concert, cela passe. Cela peut avoir des conséquences nettement plus graves en rallye. »
Un Marc Duez très spectaculaire (lui aussi a pris une grosse pénalité suite à une erreur de précipitation de son équipier François Cornélis, un président du RACB très sportif), le Britannique Steve Perez sur sa magnifique Lancia Stratos et Fred Bouvy (Escort) complétaient le Top 10. Ce dernier luttait pour le podium avant de se « poser » deux minutes dans la Redoute.
On retiendra encore de cette édition la très grande popularité de la nouvelle étape show de Bilstain autour de laquelle les frères Crosset n’avaient jamais vu autant de monde. Juste dommage que le parcours, victime du dégel, se soit fortement dégradé lors du second passage. Mais on y reviendra certainement.
Enfin, un grand coup de chapeau à Dominique Holvoet. Quatrième et meilleur Belge du Monte-Carlo historique, l’ex-pistard a imposé sa Toyota Celica de 12 points face à la Cortina de Claude Verhelle et l’Opel Ascona de Dirk Van Rompuy.
Le classement final : 1. Duval-Bourdeaud’hui (Ford Escort MKII Gr.4) 439,67 ; 2. Munster-Lopès (Porsche 911 Carrera) à 0.63 ; 3. Van de Wauwer-Marnette (Lancia Beta Monte-Carlo) à 73.33 ; 4. Stouf-Erard (Ford Escort MKI) à 106.09 ; 5. Cherain-Borguet (Opel Manta) à 197.03 ; 6. Van Woensel-Van der Sloten (Opel Manta 400) à 215,41 ; 7. Verreydt-Jali (Porsche 911 Gr.3) à 307,89 ; 8. Duez-Cornelis (Ford Escort Gr.4) à 381,57 ; 9. Perez-Parmander (GB-Suè/Lancia Stratos Gr.4) à 417,25 ; 10. Bouvy-Toubon (Ford Escort Gr.4) à 460,40 ; 11. Mondron-Werner (Porsche 911 Carrera) à 509,84 ; 12. Brasseur-Brasseur (Porsche 911) à 550,49 ; 13. Becker-Thiry (Toyota Corolla) à 550,49 ; 14. Jupsin-Van der Zee (BMW 323i) à 550,93 ; 15. Mourgues-Jallet (Opel Ascona 1900) à 597,97